
À 97 ans, la mère de l’auteur annonce qu’elle va mettre fin à ses jours. La date et l’heure sont fixées. Pendant les quinze jours qui précèdent cette mort programmée, l’auteur adresse une lettre quotidienne à son père, pasteur décédé six ans plus tôt. Né à Genève et de tradition calviniste, ce père admet volontiers qu’on peut perdre la foi, mais moins volontiers qu’on manque de réponse face au scandale de la mort. Dans l’abondante littérature pastorale depuis Gide, la figure du pasteur est celle d’un être tourmenté et peu sympathique. L’auteur rend hommage à son père pour avoir su exercer un ministère si différent.
Limmatverlag, 2020, Brief an meinem Vater
Le livre est aussi la cérémonie des adieux pour sa mère. Le suicide assisté est légal en Suisse ce qui n’est malheureusement pas (encore) le cas en France, pays de tradition catholique. Serge Dumont, Le Progrès
Tendre et troublant Nicolas Weill, Le Monde
Là où Hodler choquait, de Roulet signe un baume, une oraison païenne. Trop pudique, trop délicat ou vivant pour se contenter d’archiver son chagrin, il profite de cette cohabitation subie avec la mort pour transformer l’épreuve en appel à la vie. Salomé Kiner, Le Temps
La prose laisse deviner l’émotion sans appuyer outre mesure. Elle questionne avec justesse les fondements de l’éthique protestante, interroge la neutralité helvétique, confronte l’éros païen et l’agapè chrétienne. Maxime Maillard, Le Courrier
Daniel de Roulet raconte à son père pasteur la mort de sa mère à travers 16 lettres pudiques et émouvantes. Isabelle Falconnier, Le Matin Dimanche
La mort, le suicide assisté, l’héritage calviniste. C’est un petit livre qui en dit long sur les questions essentielles. François Vercelletto, Ouest-France